Pour la première fois, le nombre de personnes qui parcourt les chemins en Italie dépasse le nombre d’italiens qui a reçu la Compostela à Saint-Jacques de Compostelle.
En effet, 32.338 personnes ont demandé la crédenciale en 2018 pour un des itinéraires italiens, contre 27.009 italiens arrivés à la Cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle (c’est la nationalité la plus nombreuse, après les espagnols).
C’est le résultat d’une enquête réalisée par Terre di Mezzo éditeur et présentée aujourd’hui à Milan à l’occasion de l’ouverture de la 16ème édition de « Fa’ la cosa giusta ! », la foire de la critique de la consommation et des styles de vie durable programmée à Milan du 8 au 10 mars à Fieramilanocity.
L’enquête a été conduite sur la base de données fournies par les associations ou organismes qui accueillent les pèlerins ainsi que sur un questionnaire lancé sur Facebook, auquel 2.930 marcheurs ont répondu. « Ce n’était jamais arrivé. Signe que les chemins italiens ont du potentiel » a souligné Miriam Giovanzana, directrice éditoriale de Terre di Mezzo durant la présentation.
En Italie, le chemin le plus populaire est la Via Francigena, avec 17.092 crédenciales demandées, suivie des chemins franciscains (Via di Francesco et Di qui passò Francesco, 7.352), de la Via degli Dei (3.800), du Chemin de San Benedetto (2.106), des Chemins francigeni en Sicile (1.426) et de la Via Romea Germanica (652). 9.372 Testimoniums ont été délivrés à Rome (arrivée de plusieurs chemins), 3.950 à Assise et 700 à Montecassino.
Le portrait du marcheur moyen en Italie est apparu des résultats du questionnaire. Une minorité (25%) se met en chemin pour des raisons religieuses, les autres se divisent entre les raisons « pour faire de la randonnée » (52%), « pour être dans la nature » (50%) ou « pour découvrir le territoire » (46%).
Trois sur quatre ont déjà fait un autre itinéraire et le groupe des plus de 40 ans marche principalement : 28,9% ont entre 51 et 60 ans, 24,1% ont entre 61 et 70 ans et 19,7% ont entre 41 et 50 ans. Les femmes sont 43%. Seulement 12% ont le brevet des collèges, alors que les détenteurs du baccalauréat ou d’un doctorat s’équivalent (44%). Seulement 11% font le pèlerinage en vélo. 51% font le chemin en entier en une seule fois.
Mais si on entre dans les détails de chaque itinéraire, on trouve de nombreuses différences. Sur la Via Francigena, seulement 16% partent et arrivent dans une seule saison, les autres préfèrent fractionner le chemin sur plusieurs années. Les chemins les plus courts sont parcourus en entier, comme la Via degli Dei (90%), la Magna Via Francigena en Sicile (82%), Italie coast to coast (64%) et le Chemin de San Benedetto (51%). Les chemins franciscains sont parcourus en totalité par 43% des marcheurs.
Marcher fait du bien, aussi à l’économie des territoires traversés. 45% dépensent en moyenne de 30 à 50 euros. 65,4% réservent dans un B&B, 57,1% dans des structures religieuses, 28,4% dans des agritourismes et 23,8% dans des hôtels. Et si 73% déjeunent avec un sandwich, 52% s’offrent un dîner au restaurant et 27% vont dans un petit restaurant où se trouve le menu pour les pèlerins. Avant de partir, 42% achètent des chaussures, 39% des vêtements techniques et 31% de l’équipement comme sac à dos, gourde ou des bâtons de marche.
Source : Terre di Mezzo (lien vers l’article)