Via Francigena

Le chemin de Stevenson, un modèle aussi pour la Francigena

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Dix jours de chemin sur les pas de Robert Louis Stevenson, l’écrivain écossais (qui aimait la France) qui, encore aujourd’hui, est point de référence pour la littérature mondiale de voyage, découverte et aventure. L’organisation du chemin de Stevenson est un modèle qu’on peut bien adapter à la Francigena.

Le parcours est bien organisé grâce à un balisage ponctuel (de la Fédération Française de la Randonnée Pédestre), mise en sécurité, manutention, accueil et hébergement selon les différentes exigences des randonneurs. Aujourd’hui, le chemin connait une popularité croissante, notamment avec les services qui sont proposés aux randonneurs: transport de bagages, produits du terroir, visites guidées, “packages” pour les familles et les enfants.

Le chemin du Stevenson, alias GR 70, passe à travers les Cévennes : l’écrivain-aventurier Stevenson a traversé à pied (avec un âne) les Cévennes en direction Sud, pour un total de 252 km en 12 jours. Ce parcours dans les villages des Camisards, parmi lesquels le Puy en Velay et Alès, rejoint le sommet du mont Lozère à 1.699 m d’altitude.

Le chemin de Stevenson et la Francigena
Le chemin de Stevenson et la Francigena ont différents points en commun : 1) ils célèbrent en 2014 le XXème anniversaire (la Francigena pour la mention du Conseil de l’Europe, le chemin de Stevenson pour la fondation de l’Association), 2) ils sont tous les deux itinéraires culturels liés à l’histoire européenne, 3) ils attirent des milliers de marcheurs et pèlerins sur le chemin, 4) ils font découvrir une partie de l’Europe « mineure » à travers une forme de tourisme durable.
Le chemin de Stevenson, dans son adaptation moderne, commence au Puy en Velay, lieu de départ d’un de quatre chemins historiques français qui conduisent à Saint Jacques de Compostelle.

Itinéraires culturels européens
Le chemin de Stevenson est l’un des nouveaux itinéraires culturels candidat pour être reconnu par le Conseil de l’Europe, comme le sont déjà la Francigena, les Chemins de Saint Jacques de Compostelle, les chemins de Saint Olaf, l’itinéraire de Saint Martin, etc.
Le territoir autour duquel le chemin débute, représente un carrefour d’autres itinéraires européens comme ceux de La Chaise Dieu, des Chemins vers Compostelle, des villes thermales historiques et de l’Architecture du Corbusier. Il s’agit donc d’itinéraires qui ont beaucoup de points communs et d’analogies, surtout liés à la découverte des racines, de l’histoire et des traditions européennes.

L’histoire liée au voyage dans les Cévennes et la littérature du voyage
En 1878, Stevenson, à 28 ans, arrive à un moment crucial de son existence et de son expérience d’écrivain. Le 22 septembre, il décide de partir à pied de Monstier-sur-Gazeille (Haute Loire) avec l’ânesse Modestine : 12 jours de voyage et beaucoup d’aventures le long du parcours, avant d’arriver à Saint Jean du Gard. Il s’agit d’une véritable expérience, qui a été reprise à travers le célèbre livre publié en 1879 « Voyage avec un âne dans les Cévennes ». D’autres célèbres romans de l’écrivain sont : L’Ile de trésor, Dr. Jeckill et Mr. Hyde, Les aventures de David Balfour. Stevenson devient vite un des personnages les plus importants du monde pour la littérature de voyage et d’aventure.

L’Association “Sur les chemins de Robert Louis Stevenson”
A Florac, il y a 20 ans, est née l’Association des partenaires et des amis pour promouvoir et soutenir le chemin, aussi bien avec l’objectif de développer un réseau européen avec les autres pays impliqués autour de l’écrivain Stevenson. En 2014, l’Association célèbre cet important anniversaire. Du 7 au 11 novembre, des rencontres à Florac impliqueront tout le réseau européen : foire, festival, film, expo, randonnées, séminaires.

L’itinéraire et le parcours
L’itinéraire de 250 km est parfaitement balisé tout au long du parcours et on peut donc revivre aujourd’hui l’extraordinaire expérience du voyage de Stevenson. On peut parcourir l’itinéraire à pied, en vélo, en cheval ou en compagnie d’ânes (ils sont beaucoup appréciés des familles et des enfants). Le parcours commence au Puy en Velay, à 650 m d’altitude, et il termine à Alès à 100 m d’altitude. Il y a différents paysages variés dans cette région : Velay, Gévaudan, Mont Lozère et Cévennes. Le plus haut sommet est celui du Finiels, à environ 1700 m d’altitude. Le chemin est parcouru chaque année par 6.000 randonneurs et  marcheurs.

Budget et infos utiles
Le long du parcours, des Gite d’Etapes, campings ou différents hébergements sont à disposition. Les prix pour les Gites d’Etapes sont compris entre 12-18 euros, alors que pour la demi-pension le prix varient entre 38-50 euros. Bien évidemment, des hôtels sont aussi disponibles pour héberger les randonneurs.
Le chemin de Stevenson n’est pas une voie de pèlerinage comme celui de la Francigena ou des Chemins de Saint Jacques. La crédentiale n’est pas donc nécessaire, mais il est possible de demander le carnet de voyage pour le tamponner le long du parcours.
La « malle postale » met à disposition un service de transport des bagages. Différentes associations et agences de voyage proposent des « packages » organisés avec la formule « famille », « randonneurs en liberté », « avec guide ».
Enfin, il est possible de louer des ânes pour la randonnée, comme l’avait fait l’écrivain Stevenson.

Un parcours modulé sur 10-12 jours, un modèle pour inspirer le développement de la Francigena
Le tourisme lié à la randonnée, à pied ou en vélo, représente une opportunité croissante pour le développement des territoires « mineurs ». Les expériences de la randonnée qu’on peut trouver en Europe proposent des offres de chemin pour 10 jours, maximum deux semaines ; les randonneurs peuvent choisir d’organiser individuellement le chemin ou de construire un « package » sur mesure avec les agences de voyage spécialisées de tourisme durable.
En plus de l’exemple du chemin de Stevenson, il en existe plein d’autres comme ceux des chemins de Saint Jacques en Espagne, du GR 65 en France (Via Podiensis, Puy en Velay-Conques, 210 km en 10 jours) ou sur le GR la Voie des Cathares, un voyage parmi châteaux et abbayes cathares.

Ces bonnes pratiques pourraient être appliquées à la Francigena, en proposant des itinéraires thématiques ou liés à des parcours de 200-250 km, comme une offre supplémentaire aux chemins traditionnels. La Francigena liée aux châteaux, patrimoine culturel, thermes, personnages historiques, produits du terroir, représente une offre répondant à la demande touristique actuelle. Bien évidemment, les mots clef sont toujours l’authenticité, la découverte et l’émotion.

On peut déjà considérer des exemples concrets comme ceux du Col du Grand St. Bernard-Ivrea, Fidenza-Lucca, Acquapendente-Roma, ou sinon le tracé entre Cantorbéry et Reims, deux villes qui sont déjà jumelée entre eux et patrimoine de l’UNESCO.
Le point de départ c’est toujours le parcours, le balisage, l’accueil et, sortout l’émotion que l’Itineraire peut donner aux randonneurs.

Luca Bruschi


Plus d’infos sur le Chemin de Stevenson et sur le programme pour célébrer le vingtième anniversaire
www.chemin-stevenson.org

Spécial Via di Stevenson su ARTE (43 minutes): http://www.arte.tv/guide/fr/048157-001/un-kilometre-a-pied