Le Col du Grand-Saint-Bernard entre la Suisse et l’Italie est le point le plus haut de la Via Francigena à 2’469 mètres! Malgré l’altitude, le chemin pour y accéder en été est assez agréable. Il en va tout autrement en hiver. Il neige en effet en moyenne sur le col du Grand-Saint-Bernard 11 mètres! En réalité, en hiver, plusieurs endroits sont dangereux depuis Martigny déjà, à cause de la neige qui peut recouvrir le chemin et le rendre très glissant mais aussi à cause des avalanches. Voici donc 8 conseils pour franchir le col du Grand-Saint-Bernard en hiver :
1. Evitez le passage entre Bovernier et Sembrancher car le chemin traverse plusieurs couloirs d’avalanches. Le train vous emmène facilement d’un village à l’autre.
2. Evitez le passage de Bourg-Saint-Pierre à Bourg-Saint-Bernard (entrée du tunnel) car le long du barrage des Toules est également une zone dangereuse. Le bus vous emmène facilement à Bourg-Saint-Bernard.
3. Pour franchir le col, la plupart des personnes monte en ski de randonnée avec des peaux de phoques [1] dessous les ski. Beaucoup d’autres qui ne savent pas skier utilisent des raquettes à neige avec des bâtons. Si vous n’avez pas ce matériel, vous pouvez essayer de monter avec de bonnes chaussures de marche si la neige est dure mais il vous faudra idéalement des crampons pour éviter d’enfoncer ainsi que des batons pour garder l’équilibre. Cela peut être utile parfois dès Martigny s’il a neigé à basse altitude.
4. Prenez évidemment des habits chauds et tout l’équipement nécessaire pour supporter des températures froides. Le thermomètre ne dépasse pratiquement jamais le 0° sur le col en hiver.
5. La veille de votre départ, appelez l’Hospice du Grand-Saint-Bernard – seul endroit pour dormir sur le col en hiver – pour réserver une place, annoncer votre heure approximative d’arrivée et connaître les conditions et le degré de danger.
6. En cas de doute sur le danger (avalanches, mauvaise météo, etc.) renoncez à franchir le col.
7. Si la montée est difficile, n’oubliez pas qu’il faut ensuite descendre le lendemain dans la vallée d’Aoste. Le danger d’avalanche y est également souvent élevé!
8. Informez-vous à l’avance sur les numéros de téléphone d’urgence en Suisse et en Italie. Une liste des numéros d’urgence en Suisse se trouve ici, tandis que celle de l’Italie se trouve ici.
Vous l’aurez compris, l’hospice du Grand-Saint-Bernard est un lieu d’accueil où l’on peut dormir toute l’année et ce depuis 1050! C’est le seul lieu sur le col qui est ouvert en hiver. C’est un lieu tellement “hors du temps” à cette période qu’il y a autant de personnes qui y dorment en hiver qu’en été! On y va en hiver pour se ressourcer, faire du sport, se déconnecter, se reposer, admirer les beautés de la nature ou pour participer aux grandes fêtes que sont Noël et Pâques.
N.B.: L’hiver au col du Grand-Saint-Bernard correspond à la période allant de mi-octobre à début juin. Durant cette période, la route carrossable est fermée et la montée n’est donc pas sécurisée. Vous vous trouvez dans un environnement magnifique mais qui peut vite changer et s’avérer mortel. Soyez prudents et sachez renoncer lorsque les conditions ne sont pas réunies.
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[1] Il s’agit d’une bande de tissu fixée sous les skis de randonnée afin qu’il ne glisse que dans un sens. Cela permet ainsi de remonter une pente. Aujourd’hui, les peaux de phoque ne sont plus utilisées. Ce sont des bandes matière synthétiques mais le terme générique de peau de phoque est toujours utilisé.