Qui es-tu ?
Je m’appelle Mélanie, j’ai la trentaine, et je voyage en solo depuis 2017. J’ai eu l’occasion de visiter seule l’Amérique du Sud, de vivre en Australie, de visiter pendant 2 mois les Etats-Unis en transport en commun, et de vivre à Londres avant la période COVID. Aujourd’hui, j’accompagne les femmes à s’émanciper grâce aux voyages solo et/ou au digital nomadisme à travers un média “Ose Voyager Seule”.
Je suis une passionnée de voyages, comme vous l’aurez compris, mais aussi de littérature, d’art, de cinéma. Je suis d’un naturel très curieux, toujours à l’écoute, appréciant rencontrer de nouvelles personnes lors de mes voyages. Si je devais me définir en un mot, je dirai que tous mes choix sont guidés par le mot liberté.
Quelle est ton expérience de randonnée ?
Mon expérience de randonnée en mai 2017, c’était alors mon premier voyage solo. Je souhaitais visiter quelques châteaux de La Loire, je suis donc partie, comme une fleur, marcher entre Orléans et Tours pendant 10 jours.
Lors de ce premier voyage solo, j’ai fait toutes les erreurs possibles et inimaginables. J’avais un sac qui pesait 15 kilos. Mais aussi, une tente trop grande et pas du tout légère (qui ne m’aura servie qu’une fois). Je n’avais pas tester mon matériel, et notamment mes chaussures. Je ne m’étais pas non plus préparée physiquement.
Ce qui fait, que j’étais très fatiguée, je marchais entre 15 et 20 kilomètres par jour avec beaucoup de difficultés et des ampoules plein les pieds.
C’est aussi lors de cette première randonnée, que j’ai rencontré mon premier pèlerin qui se dirigeait vers Compostelle. J’ai su rapidement, que voyager seule était pour moi, j’ai fait de très belles rencontres, notamment en dormant chez l’habitant.
En 2021, je partais du Puy-en-Velay pour me rendre à Compostelle. Cette fois-ci, je suis mieux préparée. Mon sac ne pèse que 6 kilos (PC inclus, car oui, il fallait travailler un peu sur la route). Je me suis préparée physiquement. Pendant 64 jours et plus de 1600 km parcourus, je fais des rencontres formidables, j’ai de nombreuses prises de conscience.
Je comprends que randonnée, marcher pendant plusieurs jours est un mode de voyage que j’apprécie autant que le mode de voyage du backpacker pour des raisons que je développe par la suite.
En juillet 2022, je marche 3 semaines sur le GR34, en Bretagne. Les nombreux dénivelés, le manque de confort, car peu d’établissements pour les marcheurs et le peu de randonneurs rencontrés, me font rentrer à la maison plus tôt que prévu.
Pourquoi aimes-tu randonner ?
La randonnée à de nombreux avantages. Partir pour quelques jours, plusieurs semaines voir même de nombreux mois me permet :
- De ralentir, d’apprécier le temps présent, de faire le point sur son passé, mais aussi d’envisager un meilleur avenir;
- De rencontrer de nombreuses personnes venues d’univers différents, d’âges différents, de classes sociales différentes. Avec bien souvent, de nombreuses discussions qui permettent des prises de conscience;
- De s’émanciper d’un quotidien, de la voiture, mais aussi en tant que femme qui voyage seule, de reprendre une place dans l’espace public;
- Passer plus de temps dans la nature, apprécier les choses simples, s’émerveiller de peu, prendre conscience de “la chance” d’être tout simplement en vie.
J’invite de nombreuses personnes à randonner, sur une demi-journée à plusieurs jours. Cela permet de se déconnecter rapidement d’un quotidien, des écrans, et nos automatismes (dont nous n’avons pas tout le temps conscience). C’est une manière de se trouver ou de se retrouver sans avoir à partir à l’autre bout du monde.
Mais aussi lorsqu’on randonne, on retrouve l’esprit de l’être humain. Je veux dire par là, que je n’ai jamais autant expérimenté l’entraide, la bienveillance, l’écoute que lors des randonnées. La randonnée invite à une forme de méditation, de contemplation, d’une vie en pleine conscience, que nos sociétés occidentales, toujours plus rapide, plus productive, plus consommatrice, nous permettent pas d’obtenir dans un quotidien frénétique.
La randonnée permet également de se dépasser physiquement au début, puis on se rend compte rapidement que ça se passe aussi beaucoup dans la tête. Cela permet d’augmenter son estime de soi, mais aussi sa confiance en soi.
Pourquoi randonner en solo ?
Je voyage seule depuis 2017. Je suis une amoureuse de l’indépendance, de l’autonomie, de la liberté. Je n’aime pas vraiment les compromis, attendre après les autres, se mettre d’accord sur un emploi du temps, etc. Certains trouveront cela égoïste. Certes… Je vis avant tout ma, à moi, parfois loin des conventions, pour me sentir bien, avant de donner “du bien” en retour. J’aime beaucoup ce parallèle de l’avion, ou il faut d’abord mettre son propre masque à oxygène avant d’aider les autres.
Puis, paradoxalement, je voyage seule, pour rencontrer un maximum de personnes. Lorsqu’on randonne seul.e, on est plus ouvert à la rencontre, aux échanges, à la discussion.
On apprend plus vite sur les autres, mais aussi sur soi. C’est apprendre à se découvrir, à voir qui on est vraiment, quand on est pas soumis au regard de ceux qu’on aime. A découvrir ce qui nous plait vraiment, ce qui nous anime. Tout cela, est plus simple pour moi lorsque je voyage ou que je randonne seule.
La Via Francigena est tout à fait adaptée pour les voyageuses solo, comme le montre le témoignage de Suzanne.
Pourquoi vouloir randonner sur la Via Francigena ?
Après le chemin de Compostelle, j’étais à la recherche des mêmes sensations. C’est-à-dire, une longue randonnée, avec un “objectif”, des rencontres, de la bienveillance, un chemin balisé, en toute sécurité. Il y a d’ailleurs de nombreux points communs entre Compostelle et la Via Francigena, comme nous en parle Jacques dans cet article.
La Via Francigena s’est naturellement imposée à moi. Même si je ne suis pas croyante, avoir pour finalité, une ville telle que Rome, le Vatican, en ligne de mire permet d’avancer, pas après pas. Par exemple, sur le GR34, je n’avais pas d’objectif final. Dès mon premier moment de doute, j’ai instantanément regardé le prix des billets de train. Même si j’ai souvent eu des doutes sur le chemin de Compostelle, je gardais cette finalité, qui me permettait jour après jour de cheminer.
Mais, c’est aussi un chemin qui traverse différents pays, donc différentes cultures, gastronomiques, et mentalités. Le chemin est également emprunté par de nombreuses nationalités, ce qui fait de la Via Francigena, en chemin multiculturel.
Bref, la Via Francigena à tout pour me séduire sur le papier, et je ne fus pas déçue lors de ma première découverte, lors d’un événement de marche “J’aime Francigena” de 3 jours autour de Besançon.
Mon avis sur la Via Francigena ?
Lors de mes recherches sur la Via Francigena, je souhaitais débuter le chemin au col du Saint Bernard, ayant un faible pour la culture italienne. Mais grâce à ces 3 jours, j’ai maintenant envie de parcourir le chemin en entier, comme le fit l’évêque Sigeric, un siècle plus tôt.
Lors de ces 3 jours, j’ai pu retrouver rapidement cet esprit d’entraide, de bienveillance et d’écoute. J’ai également déconnecté rapidement.
Je reviendrai, c’est certain, pour découvrir ce chemin en entier.